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Le dernier projet du gouvernement allemand en matière de lutte contre le terrorisme fait grincer des dents. Il soulève une fois de plus la légitimité des moyens mis en place afin de prévenir ou de sanctionner ces actes criminels. Selon un projet soutenu par le ministre de l’Intérieur Wolfgang Schaeuble (CDU), les forces de l’ordre pourraient être autorisées à espionner le surf et le contenu des disques durs des suspects terroristes.
Aucun détail n’a été fourni par les auteurs de ce texte, qui pourrait être inclus dans une grande loi sur la sécurité. Des premières informations révélées par l’agence AP indiquent toutefois qu’il pourrait s’agir d’un cheval de Troie avec enregistreur de frappe (keylogger) attaché secrètement à un mail provenant d’une agence officielle.
Dans l’opposition, au parti libéral démocrate, on hurle à la violation de la vie privée. Au sein du gouvernement de coalition, Brigitte Zypries (SPD) ministre de la Justice a fait état de son scepticisme sur ce dispositif. D’autres estiment que le procédé allait semer le doute sur les mails d’agences et qu’il serait bien naïf de croire que les terroristes confirmés ou en herbe allaient se laisser berner si facilement. Un cheval de Troie n’exige-t-il par nature une discrétion absolue ?
Cet arsenal technologique en gestation fait suite à une décision de la cour de justice allemande rendue en février 2007. La haute juridiction posait un principe quelque peu gênant pour les autorités, estimant qu’une perquisition d’un ordinateur faite à distance à l’insu de son propriétaire était par définition illégale. Elle mettait un point final à des pratiques qui n'étaient gouvernées par aucun texte. Pris à défaut, Wolfgang Schäuble promettait alors un texte pour couvrir ces manœuvres.
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