L’émission « Pièces à Conviction » (France 3) diffusera ce vendredi 22 décembre (23H15), sous le titre générique « Terrorisme : les avions pour cible », plusieurs reportages consacrés à la sûreté aérienne.
L’un de ces reportages, dû à Laurent Richard et réalisé par Christophe Nardini, révèle des failles catastrophiques dans la sûreté des aéroports d’Orly et de Roissy ainsi que sur un vol de la compagnie américaine Delta Airlines.
Pour mettre ces failles en évidence, l’équipe de « Pièces à Conviction » (dirigée par Pascal Richard, ancien rédacteur en chef de « La Marche du Siècle », émission de référence du service public) a utilisé les services de Christophe Naudin, un spécialiste de la sûreté, agréé par le ministère de l’Intérieur et travaillant régulièrement pour le gouvernement et les compagnies aériennes. M. Naudin (qui témoignera en direct sur le plateau de l’émission) est ainsi arrivé à passer les contrôles de Roissy et d’Orly avec de faux documents d’identité. Pire : il a également introduit dans la zone d’embarquement d’un vol intérieur pour Marseille (à l’aéroport d’Orly), un pain de faux semtex de 250 grammes. Ce faux explosif est celui utilisé en général dans les tests de sécurité et possède les signatures radiologiques et chimiques qui devraient déclencher les systèmes de détection. Il n’en a rien été.
Dans un vol Paris-New York de Delta Airlines au départ de Roissy, M. Naudin a également embarqué… deux cutters.
Cerise sur le gâteau : un journaliste de "Pièces à convictions" s’est introduit sur le tarmac de l’aéroport de Roissy avec un véhicule en utilisant le nom d’une société fictive et a pu arriver sans encombre sous un appareil après un contrôle sommaire de sa voiture...
Les autorités publiques critiquent souvent ce type de tests « sauvages» réalisés par la presse, n’hésitant pas à les taxer « d’irresponsables » ou/et « d’alarmistes ». Nous estimons au contraire à l’ESISC que la presse fait œuvre d’utilité publique en mettant en relief des failles de sécurité qui n’ont pas été corrigées.
Par ailleurs, les constations faites par "Pièces à Conviction" recoupent celles qui ont été effectuées à plusieurs reprises ces dernières années par nos propres collaborateurs et qui soulignent que la sécurité est loin d’être absolue dans nombre d’aéroports européens et dans trop de vols au départ de l’Europe. Un peu plus de cinq ans après le 11 septembre et quelques mois après la découverte du « complot de Heatrow », la question n’est donc pas de savoir « si » une action terroriste sur un vol civil est encore possible mais bien quand, où et comment elle se produira. A moins que le travail des médias ne puisse tirer de leur apathie des autorités qui dépensent une fortune en mesures de sûreté mais ne s’assurent pas assez de leur adéquation à la réalité et de leur efficacité…