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George W. Bush, star du langage
"Je sais à quel point il est difficile de mettre de la nourriture sur votre famille", déclarait récemment George W. Bush devant des mères célibataires rendues perplexes par le langage approximatif du président américain, dont les gaffes verbales forment le sujet d'un nouveau film aux Etats-Unis.
Le film intitulé "Bushismes" ridiculise pendant une heure l'hôte de la Maison Blanche en enchaînant cinquante des meilleures "perles" présidentielles commentées par le comédien Brian Unger et l'auteur Jacob Weisberg qui a déjà compilé trois volumes de "bushismes" en quatre ans.
"Ca prendra du temps pour restaurer le chaos", déclarait il n'y a pas si longtemps M. Bush en évoquant la situation en Irak, à la grande surprise des participants d'une réunion électorale.
"Nous voulions apporter une note d'humour politique dans cette atmosphère électorale particulièrement agressive", explique la productrice et réalisatrice du film, Elizabeth Reeder, qui avait déjà réalisé cette année un autre documentaire politique intitulé "Les méninges de Bush", un film considéré généralement comme anti-Bush.
Elle affirme que son nouveau documentaire ne vise en rien à influencer le scrutin présidentiel de mardi. "C'est une comédie politique qui met surtout l'accent sur le comique", dit-elle.
Elle concède toutefois que la sortie du film, peu avant l'élection qui s'annonce comme l'une des plus serrées de l'histoire, était une question sensible et que certains détaillants avaient refusé de distribuer la version DVD du film.
Mme Reeder explique qu'elle a examiné "une montagne" de citations du président avant de sélectionner les plus révélatrices. Parmi celles-ci, on trouve notamment:
"Si vous apprenez à lire à un enfant, il devrait être capable de passer un examen d'alphabétisation" ou bien encore: "On se demande rarement: est-ce que nos enfants apprennent à lire?".
Un autre passage du film montre M. Bush expliquant aux Américains à quel point il est difficile de garder l'oeil sur les dépenses du pays. "Pour sûr c'est un budget... il y a beaucoup de chiffres dedans", affirme-t-il doctement.
Dans un autre discours prononcé à Washington en octobre 2003, le président fait part de ses espoirs à long terme pour l'Irak quelques mois après le début de l'intervention militaire américaine.
"Un Irak libral, pacificant et sûr au milieu du Moyen-Orient aura un énorme impact historique", affirme-t-il devant des auditeurs roulant les yeux pour tenter de comprendre.
Le film relève aussi certains des mots inoubliables du président comme "subliminable" (subliminal), "stratégerie" (stratégie) ou "espérateur" (une personne vivant d'espoir).
Mais parfois la perplexité est totale, comme lorsque M. Bush assure les retraités que le remboursement des médicaments sur ordonnance serait partie "insouriable" (intégrante) de son plan de réforme de l'assurance santé.
Elizabeth Reeder se défend d'avoir voulu réaliser un film "mesquin", M. Bush lui-même se moquant de ses "bushismes", comme il l'a fait récemment dans une interview en reconnaissant que son épouse Laura "parlait un meilleur anglais" que lui.
"Si Al Gore avait gagné la course à la Maison Blanche, j'aurais fait un film le montrant en train de danser", assure-t-elle dans une allusion à la célèbre raideur de l'ancien vice-président démocrate battu par M. Bush dans l'élection présidentielle 2000.
Source
Slts -DELL-