c'est pas tout récent mais c'est inéressant
jeudi 7 octobre 2004, 18h51
Seuls les diffuseurs sur internet de films piratés sont menacés
PARIS (Reuters) - L'Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa) a déclaré qu'elle ne souhaitait pas attaquer de simples particuliers en justice, alors que l'industrie phonographique annonce avoir déposé 50 plaintes contre des internautes français soupçonnés de piratage de musique.
"Les consommateurs finaux ne sont pas notre cible", a déclaré à Reuters Frédéric Delacroix, délégué général de l'Alpa. "Notre objectif, c'est de trouver les personnes qui sont à la source de la diffusion des films ou qui sont des relais massifs de diffusion, comme ceux qui mettent des liens sur des sites internet pour télécharger des films", a-t-il ajouté.
L'Alpa défend les intérêts des professionnels du cinéma et de la vidéo ainsi que du Centre national de la cinématographie (CNC). Pour l'instant, le téléchargement de fichiers musicaux sur les réseaux peer-to-peer (P2P) comme Kazaa concentre l'attention des médias et des pouvoirs publics. Pourtant, selon Frédéric Delacroix, le nombre de films téléchargés sur les réseaux P2P a dépassé le nombre de morceaux de musique et de jeux vidéo.
"Je pense que le piratage ira croissant et que d'autres formes plus sophistiquées que le peer-to-peer vont apparaître", a-t-il estimé.
Dans une étude publiée en mai dernier, le CNC avait estimé que 31 millions de films étaient téléchargés chaque mois par les internautes français.
Une nouvelle étude sur le sujet est en cours de préparation, qui devrait affiner ces chiffres, jugés excessifs par de nombreux spécialistes, et mesurer l'impact économique du téléchargement sur l'industrie du cinéma et de la vidéo.
Environ 350 enquêtes ont été menées par l'Alpa en 2003, qui ont débouchées sur plus de 150 plaintes dont la moitié concernait des affaires sur internet.
"En tout, environ 200 personnes ont été inquiétées par les services de police et de gendarmerie dans ces différentes affaires", a indiqué Frédéric Delacroix.
Dernière action en date: l'interpellation de quatre personnes à la mi-septembre dans le Pas-de-Calais à la suite d'une plainte de l'Alpa. Selon la police judiciaire de Lille, ces quatre jeunes auraient diffusé plus de 200 films sur internet. Deux d'entre eux ont été placés en détention.
Les différents acteurs de la branche devraient se réunir la semaine prochaine pour préparer une charte anti-piratage sur le modèle de celle signée fin juillet par l'industrie musicale, les pouvoirs publics et les fournisseurs d'accès à internet.