L'industrie du disque s'attaque aux pirates suisses du Web .
INTERNET. La Fédération internationale de l'industrie phonographique poursuit désormais les internautes, Helvètes compris, qui téléchargent des titres. Premiers résultats dans trois semaines.
Anouch Seydtaghia
Mercredi 16 novembre 2005
«Nous nous sommes trompés. Nous croyions que les internautes suisses étaient respectueux du droit de la propriété privée.» Par la voix de sa porte-parole Parisima Vez, l'industrie du disque a effectué hier, avec une candeur inhabituelle, son mea culpa. Le partage illégal de musique a pris des proportions importantes en Suisse, et la Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI) veut frapper fort. Dans les heures à venir, les internautes helvétiques qui téléchargent illégalement des fichiers MP3 seront poursuivis. Une première que vivront également les internautes suédois, argentins, singapouriens et hongkongais.
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Vague de plaintes de l'IFPI contre des internautes
mardi 15 novembre 2005 (Reuters - 15:48)
STOCKHOLM - La Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI) a intenté mardi une nouvelle série d'actions en justice contre le partage de fichiers musicaux sur internet.
Le lobby de l'industrie du disque a annoncé avoir déposé 1.200 plaintes et étendu son action à cinq nouveaux pays d'Europe, d'Asie et pour la première fois d'Amérique du Sud.
Pour la première fois des internautes seront poursuivis en Suède, en Suisse, en Argentine, à Hong Kong et Singapour.
L'IFPI a déclaré que 900 millions de fichiers musicaux non-autorisés étaient disponibles sur internet, avec tout l'impact que cela peut avoir sur les ventes de disques.
L'IFPI vise les personnes qui mettent de la musique à disposition sur des plates-formes d'échange ("peer-to-peer") sur le web pour que d'autres puissent les télécharger.
Le nombre d'actions en justice, au civil ou au pénal, contre des internautes partageant de la musique dépasse aujourd'hui les 3.000 dans seize pays, hors Etats-Unis, a indiqué le syndicat, qui a précisé que les peines prononcées jusqu'à présent étaient de l'ordre de 3.000 dollars et plus et que les personnes incriminées avaient entre 20 et 30 ans.
Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) a regretté que les droits individuels soient oubliés dans les discussions sur la lutte contre le piratage.
"Nous ne soutenons pas ceux qui enfreignent le droit d'auteur mais nous souhaiterions plus d'équilibre dans les arguments", a déclaré Cornelia Kutterer, conseillère juridique de l'association bruxelloise.
"Il est temps de garantir aux consommateurs certains droits élémentaires dans le monde du numérique, de leur dire ce qu'ils peuvent faire avec leur contenu et matériel numérique", peut-on lire sur le site de l'association pan-européenne de défense du consommateur dédié au droit numérique (http://www.consumersdigitalrights.org).
http://www.liberation.fr/page.php?Article=338592