PARIS (Reuters) - Qualifier le beaujolais de "vin de merde" ne constitue pas une faute et relève de la liberté d'expression, juge la Cour de cassation dans une affaire opposant le magazine Lyon Mag à des viticulteurs.
Dans un arrêt rendu jeudi, la plus haute juridiction française a cassé la condamnation en diffamation de Lyon Mag prononcée en août 2003 par la cour d'appel de Lyon.
Cette dernière avait condamné l'organe de presse à verser 90.993 euros de dommages et intérêts à des syndicats de viticulteurs.
"La plupart des beaujolais et beaujolais-villages sont des vins de mauvaise qualité, ce n'est pas du vin mais plutôt une sorte de jus de fruit légèrement fermenté et alcoolisé", écrivait Lyon Mag en juillet 2002 dans un article sur les aides de l'Etat au secteur.
"Les viticulteurs du Beaujolais ont voulu faire du fric à tout prix et ils étaient tout à fait conscients de commercialiser un vin de merde. Ils ne méritent donc pas d'être indemnisés", ajoutait le magazine.
La Cour de cassation estime dans son arrêt que "la publication de critiques, même sévères, concernant un vin ne peut constituer une faute dans le contexte d'un débat public sur l'opportunité d'une subvention de l'Etat bénéficiant aux viticulteurs (...), ainsi que sur la recherche des causes d'une surproduction et d'une baisse de la consommation".
Les juges français se sont appuyés sur la Convention européenne des droits de l'homme qui protège la liberté d'expression. Les organisations de viticulteurs devront payer 2.000 euros de frais de procédure à Lyon Mag.
SOURCE: http://fr.news.yahoo.com/050617/290/4gt2c.html