Quel point commun y-a-t-il entre l'actrice (l'inoubliable Dalila) Hedy Lamarr et la téléphonie mobile
Si dans les années 50 et 60, de pâles jeunes gens se ruaient dans les salles où on projetait Samson et Dalila, il y avait des raisons. Primo, le film était signé Cecil B. DeMille (en 1949), un géant du cinéma qui savait mêler avec génie ses penchants personnels et ceux de son public. Ensuite, la charge érotique de ce long péplum d'inspiration biblique était puissante. Les uns se laissaient troubler par la jupette de Samson (Victor Mature en muscles et en os), les autres s'enflammaient pour Dalila et son sex-appeal incandescent. Difficile d'oublier la scène où la traîtresse lance des noyaux vers Samson et celle, décisive, où elle tranche la chevelure du héros... Cette Dalila de légende s'appelait Hedy Lamarr.
De Vienne à Hollywood. Elle était née Hedwig Eva Maria Kiesler, fille d'une pianiste et d'un banquier, le 9 novembre 1913, à Vienne en Autriche. Dès son enfance, fascinée par le cinéma, la petite fille juive a voulu devenir actrice. Elle abandonne l'école et sa riche famille pour travailler en Allemagne avec le metteur en scène de théâtre Max Reihnardt. En 1930, à moins de 17 ans, Hedwig joue dans son premier film, Geld Auf Der Strasse. Mais c'est en 1933, pour son cinquième rôle au cinéma, dans une production germano-tchèque dirigée par Gustav Machaty, qu'elle va atteindre une notoriété continentale. Une scène où on la voit à travers les arbres d'une forêt entrer nue dans un lac, suivie d'un plan où son visage exprime un plaisir intense et Extase devient une légende du cinéma européen.
Le pape Pie XII condamne ce film impie et Hitler l'interdit en Allemagne. Ce qui n'empêche pas un grand marchand d'armes autrichien, Fritz Mandl d'être captivé. Il épouse Hedwig et c'est aux côtés de cet ami et fournisseur de Mussolini que la belle brune devient une star de la société viennoise. Elle ne supporte pas longtemps les tendances politiques de son mari. En 1937, alors qu'elle n'a pas 25 ans, elle quitte Vienne, le nazisme et son mari, pour Londres. C'est là que Louis B. Mayer, le nabab de la Metro Goldwyn Mayer, va la découvrir. Il l'envoie à Hollywood et lui propose de changer de nom. Il s'agit d'éviter que les ligues de décence ne fassent le rapport avec Extase et ne la chassent du paradis.
En hommage à une actrice du cinéma muet, Barbara La Marr, Hedwig Kiesler devient Hedy Lamarr. Elle commence aussi à regretter de n'être considérée que pour sa plastique. «N'importe quelle femme peut avoir du glamour. Il suffit de se tenir tranquille et d'avoir l'air idiot», devait-elle confier dans les années 50.
Fusées. En 1938, elle joue le rôle féminin principal de Casbah, remake de Pépé le Moko, puis enchaîne sur la Fièvre du pétrole entre Clark Gable et Spencer Tracy et Comrade X de King Vidor. Cette femme très intelligente se marie avec Gene Markey.
Un seul chef-d'œuvre. Sa carrière a continué. Après avoir joué dans Tortilla Flat, adaptation du roman de John Steinbeck par Victor Fleming (1942), avoir tourné dans White Cargo de Richard Thorpe (1943), le Démon de la chair d'Edgar G. Ulmer (1946), après avoir divorcé, s'être remariée avec l'acteur John Loder, en avoir deux enfants, s'en être séparée, être considérée comme une has been, Hedy Lamarr est mise en scène par Cecil B. DeMille en 1949. C'est le Samson et Dalila en couleurs de De Mille. Sa carrière durera encore huit ans après ce chef-d'œuvre.
En 1957, Hedy Lamarr disparaît de la circulation. Elle tente un come-back en 1966 mais elle est arrêtée pour vol à l'étalage, en Floride où elle habite. Malgré un jugement qui l'innocente, son retour tourne court - en 1991, elle doit faire de nouveau face à des accusations du même type.
Hedy Lamarr est morte à 86 ans.
Alors, quel point commun fondamental peut-il y avoir entre elle et la téléphonie mobile
Evitez de chercher la réponse sur le net, qu'on rigole un peu...