Spore: Jouer à Dieu
Source:
Pc gamer Uk 11.jan.07
Traduction de:
SPOREMANIA
Du microbe au maître de l’Univers. Comment Spore met la vie, la mort et la diplomatie interstellaire entre vos mains.
Dans une pièce minuscule et sans fenêtre dans les bureaux de Maxis à San Francisco, il y a un monolithe beige . C’est une imprimante 3D imposante, bruyante et compliquée. Cette technologie est proche de la magie. Le plastique, le sirop de maïs et l'encre sont introduits dans la machine. Une série de lasers qui taillent et sculptent, produisant… produisant tout ce que votre imagination peut désirer. Dans les grandes sociétés de design, les imprimantes 3D sont utilisées pour créer des prototypes rapides. Y a-t-il une meilleure façon pour tester l’ergonomie d’un téléphone mobile que de construire sur-le-champ un fac-similé de votre idée ? Chez Maxis, ils ont une idée encore meilleure.
Ils l’utilisent pour sculpter la vie.
Annonce :
Les jeux vidéo ont leur propre mythe concernant la création. Ce mythe qui dit que les petits jouets qui nous donnent du pouvoir sur une civilisation ou les espèces sont en quelques sortes des “jeux de dieu”. Ce n’est pas vrai. Nous recherchons auprès des dieux l’explication de notre existence, pour répondre à la grande question : qui nous a créés et pourquoi ? Il n’y a encore aucune création dans ces “jeux de dieu”. Nous entrons dans le tableau un peu tard, avec des tâches à accomplir. Les espèces existent déjà ; attendant confortablement dans des cavernes ou des petits villages, attendant qu’on les guide vers la gloire. Nous ne faisons que diriger leur progression. Cela n’est pas “jouer à Dieu”. C’est jouer au gardien. Où que vous regardiez dans le bureau de Maxis, sur les bureaux, jetant un œil sur les notes, entre les bibliothèques, et sur la table de conférence, vous voyez la vie. Des créatures : certaines avec six bras, une jambe et faisant méchamment la grimace. D’autres avec des ailes. Certaines sont des robots. Certaines ont de la fourrure, d’autres ont des écailles. Certaines sont bleu et noir. D’autres ont des pois violets, et une expression légèrement embarrassée. Chacune est le produit de l’imagination de son créateur, et du bouton « exporter vers l’imprimante 3D » dans l’Editeur des Créatures de Spore.
Si vous voulez une bonne raison expliquant pourquoi Spore est le plus important des jeux actuellement en développement, essayez celle-ci. C’est le premier vrai “jeux de dieu”. A partir de rien, dans cet Editeur de Créature, vous créez une espèce – la modélisant à partir de l’argile de l’ordinateur. Vous étirez sa colonne vertébrale, ajoutez la chair, les membres pour la soutenir, lui donnez un visage et des yeux. Alors, subitement, miraculeusement, elle se met à bouger. Elle hausse les épaules, si elle en a, se dandine sur ses deux/quatre/sept jambes. Elle grogne ou ronronne. Elle est vivante.
Vous sortez votre créature de la “soupe” originelle pour créer une civilisation. Vous lui donnez des outils simples, des bâtons et des pierres, l’équipez pour la vie en tribu. Bientôt, vous construisez des villes, concevant vos propres machines et maisons. Pendant ce temps, votre création a construit son propre OVNI, et l’a envoyé dans l’espace.
Le cosmos est désormais votre propre univers – vous passez des marchés avec les autres espèces, exterminant peut-être les planètes avec une comète disponible . Vous enlevez, implantez, et calmer. Vous explorez une galaxie contenant quelques 400 000 systèmes solaires. Dans chacun d’eux, il peut y avoir de la vie. Vous pouvez aussi y placer la vie vous-même. Ou y détruire la vie. Vous avez un contrôle maximal sur votre domaine, décidant non seulement de l’apparence et du comportement des créatures, mais aussi de la formation et du style du monde dans lequel elles vivent. Et bon Dieu (« Hell » dans le texte original signifie « Enfer », NdT), tant que vous y êtes, vous pourriez cuire une petite réplique en plastique de votre création.
Maintenant c’est vraiment un “jeu de dieu”.
Spore a commencé sa vie sous le nom de « SimEverything » (« Tout Simuler », NdT), le prochain jeu du légendaire studio Maxis. Ce sont ces gens-là qui nous ont apporté SimCity, SimEarth, SimAnt et Les Sims. Rejetant le label « Sim », Spore est un jeu à part : il est bien plus direct. Vous ne donnez pas des ordres u plus haut, taux de recherches de coup sec pour les appliqé sur les impôt. Vous avez les mains libres. Vous contrôlez votre créature, la déplaçant avec la souris et le clavier. Où que vous cliquiez, elle y va.
C’est précisément ce que je suis en train de faire en ce moment-même la ma maison mère de Maxis. Je suis sur un portable en train de jouer à la dernière version de Spore. C’est encore tôt, et la majorité du jeu est encore en développement, mais l’équipe de
Maxis m’a invité à leur studio pour l’essayer.
Will Wright, le fondateur légendaire de
Maxis, est chargé d’évaluer mes créations, pendant que la productrice exécutive de Spore,
Lucy Bradshaw, m’offre son aide pour jouer.
Ce n’est pas que j’en ai vraiment besoin. Spore s’ouvre avec une boule ressemblant à de la glaise informatisée. Sur la gauche, une série d’icônes représentant des yeux, des bouches, des membres, des pieds.
Cliquez sur chacun, et un panel de possibilités apparaît. C’est un menu représentant des parties de corps: monsieur entretiendrait-il les pieds palmés, ou peut-être des yeux sur des tiges ? Le plat du jour est… la pince de crabe.
Je suis sur le point de créer ma première créature. La première étape est la modélisation de cette glaise. A l’intérieur, apparaissant quand vous passez la souris sur cette matière informe, il y a la colonne vertébrale. Vous étirez et modélisez la glaise en plaçant des vertèbres dans cette colonne vertébrale. Attrapez-en une par derrière et tirez-la vers l’arrière, et le globe s’étire. Vous avez quelque chose qui s’apparente à un corps. Bien vite, vous placez des os à droite et à gauche. Peut-être voulez-vous un dos droit, une forme humanoïde pouvant se tenir verticalement ? Ou peut-être voulez-vous l’étendre horizontalement, comme les mammifères et les reptiles.
Alors, il est temps de modéliser la glaise. Passez votre souris sur les os, et la chance vous est offerte de pouvoir étendre et affaisser la chair qui les entoure. Faîtes juste rouler en avant ou en arrière la molette de la souris et elle sera absorbée, ou dilatée. Peut-être voulez-vous un torse robuste, se prolongeant par un cou et des hanches. Peut-être voulez-vous deux bouts bulbeux, séparés par une fine fibre de chair. Comme un barbell sensible.
Ou peut-être voulez-vous créer Hank.
Hank m’a servi d’essai pour tenter de casser l’Editeur de Créature. Avant de quitter mon bureau à PCGamer pour aller chez Maxis, un pari fut lancé : arriverai-je délibérément, résolument, à faire planter le plus important des jeux actuellement en développement ? Hank en est le résultat. Il est une monstruosité sur tous les fronts – il en a d’ailleurs deux. Il est la bête qui n’aurait jamais dû avoir de nom (sauf si vous être en train de l’enregistrer dans Sporepedia (NdT : l’encyclopédie récapitulant toutes les espèces existantes dans Spore)), il est le diable dans tous les détails. Il est la créature qui n’aurait jamais dû être.
Et il est à moi.
Hank a démarré sous forme d’une longue et fine colonne vertébrale, étirée le plus possible dans la forme d’une spirale. J’ai d’abord joint une paire de jambes de poulet à chaque bout, et à celles-ci, une autre paire de jambes. Des membres composés, si vous préférez. Un groin de sanglier à chaque bout afin qu’il puisse manger son plat principal et son pudding en même temps. Mais Hank a un problème. Will Wright m’a fait remarquer qu’ « il n’y a pas de place pour ses organes internes ». Il a résolu par un vaste ventre balloné, qui pendouille depuis le milieu de la colonne vertébrale. Qui a manifestement besoin d’être soutenu par des membres supplémentaires.
Créer Spore a signifié être pionniers sur toutes sortes de terrains. On m’a présenté le « chef animateur » : sa formation n’est pas le dessin, ou l’animation informatique. C’est la physique théorique. Son partenaire, dont la tâche fut de définir la démarche de votre création, est musicien – son don pour les phases et la synchro s’est avéré utile pour la synchronisation des jambes d’une créature.
Ce qui mérite d’être testé. Hank a six membres – je ne sais pas encore si ce sont des jambes ou des bras. Alors, plutôt que de le décider, j’en ai construit deux jeux supplémentaires au bout de ma créature. Ceux-ci sont rattachés, non pas au corps, mais aux jeux précédents. Hank a des jambes ramifiées, pas de tête, beaucoup d’yeux, deux bouches et j’en crie de rire (NdT : « I'm screaming with laughter » dans le texte original signifie littéralement « Je suis en train de crier avec des rires », pas facile de trouver l’équivalent en français…).
Mais il peut marcher.
C’est le moment créatif. En tant que Dieu, j’ai créé un être à partir de la glaise. Je l’ai peint, lui ai donné un nom. Ensuite je lui ai insufflé la vie. Il avance à pas bruyants autour de son terrain de jeu, les sabots à ses pieds laissant des traînées dans la boue.
Et c’est tout simplement miraculeux. Vraiment, sincèrement particulier. Voir quelque chose que vous avez dessiné et modelé devenir vivant, regarder en l’air, vers l’extérieur de l’écran, être réactif. Les jeux n’ont jamais été aussi proches de la magie. Allez : C’EST magique.
Maintenant que nous avons la vie, il est temps de l’injecter dans le monde.
Spore est découpé en niveaux d’activités distincts, représentant certains stages de l’évolution. Après avoir terminé avec succès le monde microscopique, dans lequel vous devez chasser des grains de nourriture tout en évitant d’attirer l’attention des autres microbes agressifs, Hank et moi sommes injectés dans un monde animal. Ici, nous devons acquérir des points d’ADN – la monnaie dans Spore. Hank va là où je clique, se dandinant au milieu de fougères primitives et de palmiers. Dans ce monde-là, il y a d’autres créatures – certaines étant manifestement pacifiques, d’autres indiscutablement hostiles. En ce moment-même, Hank est en train d’être chassé par un de ceux-là, sa mâchoire claquant sur ses nombreux talons.
Les points d’ADN sont le grand secret de Spore. Ils déterminent votre succès et votre échec, comment vous progressez, et ce que vous pouvez être. Vous les gagnez en mangeant, ou en gagnant, peut-être par la domination, ou peut-être en faisant la paix. Ils sont dépensés dans l’éditeur – à moins que vous ne les abandonniez en débloquant le niveau suivant, ou que vous achetiez de nouveaux articles à fixer sur votre création. Maintenant, Hank et moi recherchons de la nourriture – et un nid vient d’apparaître à portée de la main. Grignoter ses œufs nous a donné suffisamment de points ADN pour pouvoir acheter un nouveau type de pinces. Je retourne à l’Editeur de Créature, et dépose un bras de rechange sur Hank. Cela représente une amélioration – il peut maintenant se défendre tout seul contre les agressions.
Ou il peut attaquer lui-même. La bête à l’air méchant qui a chassé Hank de sa terre est maintenant devenue une cible. Hank et moi appelons d’autres individus de notre espèce pour qu’ils nous encerclent – et chargeons alors pour la bataille. Avec notre nouvelle protubérance agressive, nous pouvons nous attaquer aux prédateurs – et grimper dans l’échelle de l’évolution. Mais d’abord, nous devons avoir du sexe.
S’accoupler signifie trouver un partenaire réceptif et avoir une étreinte intime. Des cœurs apparaissent en l’air, signifiant amarrage réussi, puis des oeufs. Quand ils éclosent, votre contrôle est transféré sur les descendants – vous jouez alors en tant que mignonnes et vulnérables versions bébés de la créature que vous avez créée. Avec ou sans poils. Parce que l’avenir de l’espèce en dépend réellement.
Ce qui nous amène à l’étape tribu. En tant que maître de votre tribu, vous n’avez plus le contrôle direct sur une seule créature, mais sur toute une société. Leur destin est déterminé par les outils que vous leur fournissez – que ce soit des lances et des bâtons pointus pour chasser les proies, ou le cadeau du feu pour cuisiner. Peut-être des marmites et des casseroles, pour transporter l’eau. Peut-être une paire de bongos pour ces nuits tardives au coin du feu. Ces outils, comme les membres avant eux, déterminent le comportement et la culture de votre espèce – la lance est l’équivalent de la tronçonneuse.
Au stade tribu, votre contrôle sur le monde qui vous entoure commence à s’ouvrir. Vous avez accès à un éditeur de bâtiments. De la même manière que vous aviez modelé et transformé le corps de votre créature, vous pouvez déterminer le style et le modelage du sens architectural de votre tribu.
Mais je me remets déjà en marche. Ma tribu a évolué au niveau civilisation. Ils ne vivent pas dans des cabanes faîtes de boue mais construisent des grandes villes et produisent des véhicules en masse, rivalisant pour la domination sur leur propre planète contre les autres espèces. Vos véhicules de courses (modelés et texturés dans leur propre éditeur) sont vos armes dans ce combat – vous pouvez construire des tanks et des bombardiers, les envoyant anéantir et conquérir, ou des transports culturels bizarres . Comment pourriez-vous résister à un tracteur avec une sorte de piano-orgue suspendu à l’arrière, diffusant à plein volume pour vos amis sur la planète les chef-d’oeuvres musicaux d’ambiance que vos formes de vie ont produits ?
[center]
[/center]
Et la planète elle-même est une remarquable petite création. Comme votre influence sur le monde grandit, vous pouvez faire pivoter ou tourner le globe. C’est presque un jouet : tous les croûtes de papier froissées et océans lumineux . Ce globe est éditable, aussi, mais seulement à partir du moment où vous le quittez, à l’intérieur de votre OVNI (NdT : « UFO » signifie « Unidentified Flying Object », c’est bien la traduction de OVNI signifiant « Objet Volant Non-Identifié » en français. Mais, comme souvent, ce terme est utilisé abusivement dans ce texte. En effet, ici, l’objet volant est tout à fait identifié ! Le terme « space ship », « vaisseau spatial », aurait mieux convenu…).
Le dernier objectif de la vie planétaire : quitter cette planète pour les étoiles. La construction d’un OVNI (et oui, dans un autre éditeur) est célébrée par un feu d’artifice et des festivités dans votre monde d’origine. Les créatures laissées sur place chantent et dansent, elles sautent et culbute. Cependant, il est possible qu’elles se contentent uniquement de vous dire au revoir de la main. C’est peut-être la dernière fois que vous les voyez.
C’est là que Spore dépasse les jeux actuels. Pendant que nous jouons, Spore analyse ce que nous faisons, comment nous équipons notre race, et comment nous répondons aux autres. Jouons-nous pacifiquement, passant des marchés et impressionnant nos voisins ? Ou combattons-nous tous ceux que l’on rencontre ? Sommes-nous carnivores ou herbivores ? Aimons-nous créer des créatures avec de la fourrure et trois jambes, ou avec des écailles luisantes et les yeux au bout de tiges ? Les données sont collectées à la maison mère de Maxis, comme toute les conceptions : non seulement les créatures que vous créez, mais aussi les bâtiments, les véhicules, les plantes… Tout ce que vous avez touché, Spore s’en souvient. Ensuite, via Internet, la totalité de ces données est rendue accessible à chaque autre jeu de Spore, et ce jeu « peuplera » son propre univers avec. Une instance de Spore peut, à l’heure actuelle, héberger environ 400 000 planètes, chacune pouvant contenir une forme de vie. Cette vie peut appartenir à vos amis, vos collègues de travail, quiconque jouant au jeu. Ce qui arrive à votre univers Spore en particulier peut être filtré : vous pouvez choisir de jouer avec des formes de vie agressives, ou les formes de vie qui appartiennent à vos amis, ou vous pouvez choisir de ne jouer qu’avec la vie créée par l’équipe de développement du jeu. Vous pouvez jouer avec la forme de vie la mieux notée dans le monde. Ce que vous ne pouvez pas faire, c’est interféré sur les parties des autres joueurs – et ils ne peuvent pas non plus ruiner la vôtre. C’est comme la relation entre un livre et son auteur. Les lecteurs peuvent faire ce qu’ils veulent d’un roman : le lire, le brûler, voire même peut-être le manger. Mais cela n’affectera jamais la personne qui l’a écrit.
Votre première vision de cette vie ‘extraterrestre’ vient quand vous quittez la planète. Mon OVNI a quitté l’orbite autour de ma planète, et est en apesanteur dans l’espace. Sa silhouette contraste avec le magnifique champ d’étoiles, dense, avec des piqûres de lumières. Et alors, ce champ d’étoiles se met en vie. Ce n’est pas un décor statique, c’est un univers que vous pouvez explorer. Tant de fois, quand nous jouions à des jeux situés dans l’espace, nous avons atteint les limites sur ce champs d’étoiles s’avérant n’être qu’une image de fond, un endroit que vous ne pourrez jamais explorer. Celui-ci est réel. Cliquez sur une étoile et vous volerez vers elle. Votre champ visible change. Vous bougez dans l’espace en 3D.
Combinez ces deux choses incroyables que Spore fait : un univers à explorer, peuplé avec la vie. C’est un moment dramatique à vous couper le souffle (« heart-stopping » signifie literralement « arrêt du cœur », NdT). C’est quand vous réalisez le potentiel, et l’échelle, du jeu en face de vous. Tout jusqu’à ce point a été amusant, idiot, hilarant à la fois. Mais maintenant vous avez équipé votre OVNI avec des armes, vous avez la possibilité de modeler les mondes, de détruire des civilisations entières. Par où commencer ?
Essayez un premier contact. Nous venons d’atteindre une planète sur laquelle il y a une forme de vie intelligente. Les habitants d’une ville ressemblant à un jouet, des toits roses et des gratte-ciels joyeux, ont l’air impressionnés par notre technologie. Ils coo et pointent leurs doigts vers le ciel alors que je lance des feux d’artifices. Nous sommes venus en paix au nom de tous ceux de l’espèce de Hank.
Mais la curiosité a raison de moi. Je veux essayer mon rayon d’enlèvement. Cela fait partie du jeu de « soulèvement »
(named after David Brin's science fiction series),où vous avez la possibilité de transplanter la vie de planète en planète, ou d’aider les autres espèces dans l’espace. Le rayon d’enlèvement se centre sur un petit gars et le soulève du sol. Il fait des gestes et gazouille, en geignant. Ses amis répliquent avec une grêle de coups de feux partant de tourelles montées autour de leur ville, dirigées vers mon OVNI. Ils ne sont pas contents – apparemment, ils ont vu l’enlèvement et en ont déduit que ‘sonder’ était un geste hostile. Mais le choc provoqué par l’attaque m’oblige avec mon faisceau "tracteur", et d’envoyer mon captif tirer loin dans l’atmosphère. Oups. J’en aspire un autre à l’intérieur de notre bassin, et alors, espérant détruire toute trace de mes indiscrétions intergalactiques, j’envoie une bombe terraformer dans la ville. Comme le
Genesis device dans Star Trek 3, cela détruit toute vie sur une planète avant de créer une nouvelle vie. Ca rase la ville. Oups.
Me sentant un peu coupable de mes actions, et me demandant si je ne viens pas de détruire toute une civilisation, je mets les voiles à nouveau, dans une direction au hasard, vers une autre étoile. Il y a plus de vie ici – mais primitive, ressemblant à des animaux. Ce pourrait être la maison idéale pour mes enlevés. Peut-être, avec un peu de soin, d’attention, et quelques milléniums, ils ont pu se lever encore. Sûr.Alors je dépose délicatement mes prisonniers sur cette nouvelle planète. Les indigènes rassemblement rond, poussant et frappant cette nouvelle, terrifiante, nouveauté arrivée sur leur monde. Ensuite, il l’ont mangé.
Oups, à nouveau.
Le dernier survivant de son espèce, le dernier reste vivant d’une race sensible, disparu. C'est une déception galactique . J’envisage les conséquences de mes actes. Je viens de commettre l’extinction d’une race d’extraterrestre, juste parce que je le pouvais. C’est de la mauvaise religion. Une mauvaise façon d’être Dieu.
Alors que je décide de laisser cette planète derrière moi, je reçois un télé-message provenant de la planète de Hank. Ils sont en train de se faire attaquer. Mauvaise nouvelle ! Mais bonne en même temps ! Les extra-terrestres que je pensais avoir détruits sont toujours vivants : je n’ai détruit que leur colonie. Maintenant, le reste de l’espèce veut sa revanche. Maintenant ils appellent, et veulent qu’on se rende. Il n’y aura pas de capitulation. A la place, je redirige mon OVNI vers une autre étoile, et brise l’orbite. Il y a un univers entier à explorer là-bas. 400 000 autres formes de vie à rencontrer et à saluer. J’ai autre chose à faire qu’à m’inquiéter du sort d’une seule petite espèce.
Et c’est là que j’ai arrêté de jouer à Spore. Non pas que je le voulais. La création, ça rend dépendant. C’est comme exercer un pouvoir et une influence ultimes sur un être vivant, chérissant chaque moment passé avec lui. Voilà pourquoi j’ai donné à Hank deux bouches et deux arrière-trains. J’essayais juste de lui donner une chance dans le monde. Si je le refaisais, j’ajouterai encore plus de bouches à nourrir, plus de derrières à admirer.
Hank l’a fait dans l’espace. Et il a pris mon cœur avec lui.