La nouvelle n'est pas neuve (décembre 2004), mais peut servir de base à un débat.
Une pétition contre les nouvelles antennes
Une association demande au Grand Conseil de limiter la prolifération des ondes pulsées. Un catalogue de mesures jugé «excessif» par le rapport de commission.
Bloquer l’implantation d’antennes de téléphonie mobile sur sol vaudois, en vertu du «principe de précaution». Tel est l’objectif d’une pétition adressée au Grand Conseil vaudois et qui sera traitée en plénum à la mi-janvier. Signé par Philippe Hug, président de l’Association romande pour la non-prolifération d’antennes de téléphonie mobile (ARA), le texte réclame aussi la modification des mises à l’enquête afin de les rendre «plus transparentes», l’installation par les concessionnaires des cabines publiques en suffisance, la création d’un tribunal de première instance avant le Tribunal administratif (comme à Genève) ou encore des indemnités compensatoires (10% du bien-fonds) pour la perte de valeur due à la présence d’une antenne.
Mieux informer la population
Des revendications qui tombent au moment même où, en divers endroits du canton — de Grandvaux à Echichens en passant par Sottens —, on s’élève contre les pylônes. Et qui coïncident aussi avec l’arrivée du réseau UMTS et le chapelet de mâts qu’il va entraîner.
«Ces requêtes sont proportionnellement exagérées», estime Christian Polin, président-rapporteur de la Commission cantonale des pétitions. A l’unanimité, ses sept membres concluent, dans leur rapport, que «le catalogue des mesures préconisées par le pétitionnaire ne saurait être ni recommandé ni appliqué dans sa rigueur et dans son étendue». Ceci d’autant plus que «les normes retenues en Suisse apparaissent déjà comme étant des plus restrictives» et que «la dangerosité absolue de la téléphonie mobile pour la santé publique n’est pas avérée».
En revanche, la commission suggère de transmettre la pétition au Conseil d’Etat pour «une prise en considération partielle et une application limitée». Une requête du pétitionnaire est visée: l’information de la population quant à la «nocivité potentielle des ondes liées à la téléphonie mobile». Une proposition jugée «souhaitable» par le médecin cantonal, Daniel Laufer, partisan d’un «usage mesuré du portable». De plus, les études sur le sujet devraient être «suivies de près» par le gouvernement, préconise le rapport. «Plus qu’aux risques pour la santé publique émanant des antennes, on pense plutôt à ceux encourus par les gens qui passent des heures avec le téléphone portable collé à l’oreille. Là, les ondes électromagnétiques ont un effet thermique non négligeable», précise le député Polin.
Du ressort de la Confédération
Certaines revendications ne sont, en outre, pas du ressort du canton. Notamment la rédaction d’une loi fédérale sur la santé publique. Côté législation, «il existe en Suisse des normes appliquées aux antennes de téléphonie mobile, dix fois plus sévères en Suisse que dans la plupart des pays qui nous entourent, ajoute Christian Polin. Les recours et les pétitions n’ont donc que peu de chances d’aboutir.» Lui-même sait de quoi il parle pour avoir vécu une telle situation dans sa commune de Pully.
FRANCIS GRANGET
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